Brevet européen

Le brevet européen est un titre de propriété industrielle délivré par l’Office Européen des Brevets (OEB), permettant à son titulaire d’obtenir une protection sur une invention dans plusieurs États membres de la Convention sur le brevet européen (CBE) à l’issue d’une procédure unique d’examen. Contrairement à un brevet unitaire, le brevet européen doit être validé individuellement dans chaque pays désigné pour produire ses effets.

Définition et principes fondamentaux

L’objectif du brevet européen est de simplifier et d’harmoniser la protection des inventions en Europe en permettant aux déposants d’éviter plusieurs procédures nationales distinctes. Une fois délivré, le brevet doit être validé dans les États désignés, et des traductions peuvent être requises selon les législations nationales.

Conséquences de l’obtention d’un brevet européen

  • Protection conférée dans plusieurs États avec une seule demande.

  • Nécessité de validation dans chaque pays désigné, avec des coûts de traduction et des formalités administratives.

  • Absence d’effet uniforme : un brevet européen validé dans plusieurs pays est juridiquement équivalent à un faisceau de brevets nationaux indépendants.

  • Le contentieux est géré au niveau national, sauf en cas d’adhésion à la juridiction unifiée du brevet (JUB) pour le brevet unitaire.

Fondements juridiques

Procédure et conditions d’octroi

Le brevet européen est délivré selon les critères habituels de brevetabilité :

  • Nouveauté : L’invention ne doit pas avoir été divulguée avant la date de dépôt.

  • Activité inventive : L’invention ne doit pas découler de manière évidente de l’état de la technique.

  • Application industrielle : L’invention doit être susceptible d’application dans l’industrie.

Références légales

Conditions et délais

Qui peut déposer une demande de brevet européen ?

  • Toute personne physique ou morale, indépendamment de sa nationalité.

  • Les entreprises et chercheurs souhaitant obtenir une protection dans plusieurs pays européens.

  • Les titulaires de brevets nationaux souhaitant élargir la portée de leur protection.

Délais pour agir

  • Dépôt de la demande : Priorité de 12 mois à compter du premier dépôt (Article 87 CBE).

  • Examen et délivrance : La procédure peut durer plusieurs années en fonction des objections soulevées par l’examinateur.

  • Opposition : Tout tiers peut contester un brevet dans un délai de 9 mois après sa délivrance (Article 99 CBE).

Procédure et contentieux

Étapes de la délivrance d’un brevet européen

  1. Dépôt de la demande auprès de l’OEB, avec un rapport de recherche préliminaire.

  2. Publication de la demande après 18 mois.

  3. Examen substantiel pour vérifier la brevetabilité de l’invention.

  4. Délivrance du brevet européen si toutes les exigences sont remplies.

  5. Validation nationale dans les États désignés.

Conséquences pour les entreprises

  • Réduction des coûts initiaux par rapport à des dépôts nationaux séparés.

  • Complexité accrue due aux exigences de validation et aux coûts de traduction.

  • Risques de contentieux dans plusieurs juridictions en l’absence d’adhésion au brevet unitaire.

Différences entre brevet européen et brevet unitaire

Critère

Brevet européen

Brevet unitaire

Effet juridique

Faisceau de brevets nationaux

Protection unique et uniforme

Contentieux

Juridictions nationales

Juridiction unifiée du brevet

Traduction

Obligatoire selon pays désignés

Exigences de traduction réduites



 FAQ

Un brevet européen est-il automatiquement valable dans tous les pays de l’UE ?
Non, il doit être validé dans chaque État désigné. Seul le brevet unitaire offre une protection uniforme.

Comment contester un brevet européen ?
Par opposition devant l’OEB dans les 9 mois suivant la délivrance ou par action en nullité devant les tribunaux nationaux après ce délai.

Quelle est la durée de protection d’un brevet européen ?
20 ans à compter de la date de dépôt, sous réserve du paiement des annuités.

 Conclusion

Le brevet européen est un outil stratégique permettant de protéger une invention dans plusieurs pays européens via une procédure centralisée. Bien qu’il offre une harmonisation partielle, il nécessite une validation nationale et peut donner lieu à des litiges multiples.

Pour toute démarche de dépôt, il est conseillé de consulter un expert en propriété intellectuelle afin d’élaborer une stratégie de protection adaptée.