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L’IA peut-elle être poursuivie en justice pour contrefaçon ou plagiat ?

À l’ère où l’intelligence artificielle (IA) intervient massivement dans les processus créatifs et décisionnels, une interrogation essentielle émerge : l’IA peut-elle être juridiquement poursuivie pour contrefaçon ou plagiat ?

Alors que les IA génèrent des textes, images et musiques à un rythme inédit, la maîtrise du cadre juridique devient impérative pour les entreprises souhaitant sécuriser leur usage de ces technologies.

Dans cet article, nous analysons les responsabilités juridiques en matière de violation de droits de propriété intellectuelle impliquant l’IA, les défis posés par le droit actuel et les stratégies permettant de limiter les risques.

Responsabilité juridique de l’IA : état des lieux

L’IA n’a pas de personnalité juridique

À ce jour, aucune législation, y compris le récent règlement européen 2024/1689 sur l’intelligence artificielle (AI Act), ne reconnaît à l’IA la qualité de sujet de droit.

L’IA demeure un outil, sans autonomie juridique propre. En vertu de l’article 1240 du Code civil et suivants et des principes fondamentaux de responsabilité délictuelle, seules les personnes physiques ou morales utilisant, développant ou commercialisant l’IA peuvent être tenues responsables.

L’IA Act, tout en instaurant un régime de responsabilité spécifique pour les systèmes à haut risque, confirme que l’obligation de conformité incombe exclusivement aux opérateurs humains ou juridiques, jamais aux IA elles-mêmes.

Des lois inadaptées aux créations autonomes

Le droit d’auteur, notamment la Convention de Berne et la Directive 2001/29/CE, protège les œuvres de l’esprit créées par des personnes humaines.

Les productions entièrement autonomes des IA, sans intervention humaine significative, échappent ainsi à la protection classique, ce qui complique l’attribution de droits ou la reconnaissance de violations lorsque de tels contenus reproduisent, sans autorisation, des œuvres existantes.

L’AI Act n’instaure pas de régime de propriété intellectuelle autonome pour les créations générées par IA. Il impose toutefois, via son article 50, des obligations de transparence pour informer l’utilisateur lorsqu’il interagit avec du contenu généré artificiellement. En parallèle, son article 52 organise la procédure de désignation et de surveillance des modèles d’IA à usage général présentant un risque systémique.

Quand les productions de l’IA mènent à la contrefaçon : qui est responsable ?

Responsabilité des personnes physiques ou morales exploitant l’IA

Lorsqu’une personne physique ou morale utilise une IA pour générer un contenu qui porte atteinte aux droits d’un tiers, elle est assimilée à l’auteur du contenu litigieux au regard du droit de la propriété intellectuelle.

La responsabilité est engagée indépendamment de toute faute intentionnelle, dès lors que l’exploitation du contenu cause un préjudice au titulaire de droits protégés.

Les exploitants doivent mettre en œuvre :

  • Une vérification préalable systématique des contenus générés ;
  • Des mécanismes de contrôle interne adaptés aux spécificités de l’IA utilisée.

Responsabilité des développeurs et fournisseurs d’IA

Le développeur ou le fournisseur d’une IA, personne physique ou morale, peut également voir sa responsabilité engagée dans deux cas principaux :

  • En cas de manquement à son obligation de garantir un contrôle humain effectif, notamment en ne fournissant pas les informations indispensables à la compréhension, au contrôle et à l’intervention sur le système d’IA à haut risque, conformément à l’article 14 du règlement AI Act ;
  • En cas d’utilisation illicite d’œuvres protégées lors de l’entraînement des modèles, ce qui constitue une violation distincte du droit de la propriété intellectuelle.

L’AI Act impose ainsi aux fournisseurs de systèmes d’IA à haut risque :

  • D’assurer la qualité, la représentativité et la pertinence statistique des jeux de données d’entraînement, de validation et de test, conformément aux exigences de l’article 10 ;
  • D’établir une documentation technique rigoureuse, précisant les caractéristiques, les processus de développement et les mesures de conformité du système, en application de l’article 11 ;
  • D’informer les utilisateurs finaux sur la nature et les limites des contenus générés par l’IA, afin de garantir la transparence et de prévenir toute utilisation abusive, conformément aux dispositions de l’article 50.

L’affaire DeepSeek : illustration des risques de plagiat par l’IA

En mars 2024, l’entreprise chinoise DeepSeek a été accusée d’avoir plagié du contenu soumis à conditions d’utilisation, sans respect des mentions obligatoires.

Des analyses ont démontré que l’ IA reproduisait mot pour mot des contenus préexistants, sans transformation ni création originale.

Face aux accusations, DeepSeek a soutenu que ses sources étaient publiques et que les extraits constituaient une forme de transformation. Toutefois, conformément au droit de la propriété intellectuelle, la simple agrégation ou reformulation superficielle ne suffit pas pour écarter la contrefaçon lorsque l’original est reconnaissable.

Cette affaire illustre les risques auxquels s’exposent les entreprises qui ne vérifient pas suffisamment la provenance et l’utilisation des jeux de données d’entraînement, soulignant la nécessité :

  • D’auditer rigoureusement les bases d’entraînement,
  • De tracer les sources exploitées,
  • D’assurer une transparence effective vis-à-vis des utilisateurs.

Stratégies pour protéger votre entreprise

Mettre en place des politiques internes de conformité

  • Vérifier systématiquement les contenus IA avant publication ;
  • Former les équipes aux enjeux de propriété intellectuelle appliqués aux technologies émergentes ;
  • Limiter l’usage de l’IA aux cas où le risque d’atteinte est maîtrisé.

Sécuriser les relations contractuelles

  • Exiger des garanties précises sur la qualité des données d’entraînement ;
  • Négocier des clauses d’indemnisation couvrant les atteintes aux droits de propriété intellectuelle ;
  • Refuser toute clause de limitation de responsabilité déraisonnable au profit des fournisseurs.

Utiliser des outils technologiques et juridiques

  • Employer des logiciels avancés de détection de plagiat ;
  • Mettre en place un dispositif interne d’audit et de signalement rapide des risques.

Conclusion : anticiper pour sécuriser son activité

L’intelligence artificielle, en l’état actuel du droit, ne peut être tenue pour responsable.
Ce sont toujours les personnes physiques ou morales exploitant, développant ou commercialisant les systèmes d’IA qui assument la responsabilité juridique en cas de contrefaçon ou de plagiat.

Face aux nouvelles obligations issues du règlement européen sur l’intelligence artificielle, il est indispensable d’adopter une approche préventive, intégrant conformité technique, gouvernance contractuelle et vigilance permanente.

Le cabinet Dreyfus et Associés accompagne les entreprises du secteur alimentaire en offrant des conseils spécialisés en propriété intellectuelle et en réglementation, afin de garantir leur conformité avec les législations nationales et européennes.

Nous collaborons avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle.

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FAQ

L'IA peut-elle être poursuivie pour plagiat ou contrefaçon ?

Non. Seules les personnes physiques ou morales peuvent engager leur responsabilité.

Comment une entreprise peut-elle limiter ses risques liés à l’usage de l’IA ?

En instaurant des procédures de validation, en encadrant contractuellement l'usage d'IA, et en auditeur régulièrement ses outils.

Le règlement européen sur l’IA impose-t-il des obligations en matière de propriété intellectuelle ?

Indirectement, oui : par des exigences de transparence et de qualité des données d’entraînement.

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La menace des réseaux sociaux : Une perspective mode & luxe

Les atteintes numériques ne se limitent plus aux marketplaces ou aux noms de domaine anonymes. Aujourd’hui, le paysage des menaces est marqué par une mutation structurelle du comportement des consommateurs et des stratégies des vendeurs : on passe des sites e-commerce classiques à des plateformes centrées sur les médias, à la messagerie directe et aux formats de contenus courts.

Le commerce social se développe à une vitesse fulgurante, mais fragmente les efforts de protection, obligeant les détenteurs de marques à s’adapter, surveiller et intervenir rapidement sur des canaux décentralisés.

Principales menaces visant les marques de luxe sur les réseaux sociaux

Comptes d’usurpation d’identité et faux profils

Plus de 22 millions d’utilisateurs suivent actuellement de faux comptes imitant des marques de mode et de luxe. Entre fin 2023 et le premier semestre 2024, le nombre moyen de followers de ces profils contrefaits a augmenté de 20 %.

Ces comptes exploitent généralement :

  • Des techniques d’usurpation intégrale à partir d’images volées
  • Des variantes de noms comme « marquenom.official » ou adaptées par pays
  • Des fermes de bots contrôlés pour gonfler artificiellement la crédibilité

Réseaux de contrefaçon multi-canaux

Les contrefacteurs les plus aguerris utilisent des écosystèmes multi-plateformes, mêlant Instagram, TikTok, WhatsApp et des sites de vente frauduleux :

  • Publication de « listings zombies »
  • Conversion vers des canaux de vente dissimulés par messagerie privée
  • Suppression des éléments visibles de transaction pour éviter toute détection

Contenus éphémères et invisibles

L’exploitation des formats éphémères comme les Stories Instagram ou les publications Snapchat, disparaissant en 24 heures, rend la détection très complexe :

  • Lancements de ventes flash de produits contrefaits
  • Évitement de toute traçabilité traditionnelle
  • Attaques coordonnées de reposts via botnets avec empreinte numérique minimale

Exploitation de la publicité payante

Les contrefacteurs achètent des espaces publicitaires pour promouvoir activement leurs produits frauduleux. Ces campagnes publicitaires, autrefois synonymes de confiance, renforcent désormais la légitimité perçue des produits contrefaits si elles ne sont pas surveillées en continu.

Culture du « dupe » alimentée par les influenceurs

Un nombre croissant d’influenceurs participent, consciemment ou non, à la promotion de contrefaçons via des programmes d’affiliation malveillants. En échange de commissions, ils diffusent ces produits auprès de larges audiences sous l’argument d’« alternatives abordables au luxe ».
Cette tendance banalise la contrefaçon, fragilise la crédibilité des marques et profite de cycles viraux rapides.

Une stratégie de protection des marques fondée sur trois piliers

Surveillance et mise en application

Toute stratégie efficace repose sur une surveillance fine et des actions hiérarchisées :

  • Identification des contrefacteurs à fort impact
  • Suppression des publicités sponsorisées et des faux avis
  • Définition de seuils d’intervention juridique pour optimiser les ressources
  • Veille des échanges entre vendeurs et sur l’évolution des plateformes
  • Évaluation des pertes financières et élaboration de stratégies de compensation

Engagement avec les plateformes et escalade proactive

Il est essentiel de passer de la plainte isolée à un dialogue structuré avec les plateformes :

  • Audit de leurs politiques de retrait et délais de traitement
  • Transmission de listes de mots-clés et visuels sensibles en temps réel
  • Organisation de réunions régulières avec leurs équipes de conformité

Collaboration avec les titulaires de droits et institutions

Une protection efficace passe par :

  • Des actions coordonnées avec les autorités judiciaires et offices de propriété intellectuelle
  • Des échanges d’informations entre marques et partenaires sectoriels
  • Des équipes pluridisciplinaires alliant propriété intellectuelle, cybersécurité, marketing et juridique

Indicateurs clés pour évaluer la protection des marques

L’analyse du ROI est indispensable pour ajuster la stratégie. Les indicateurs incluent :

  • Pertes de revenus par engagement : Portée du post × 0,05 $ (valeur moyenne d’un engagement légitime)
  • Valeur des listings illicites supprimés :
    Nombre de listings supprimés × stock moyen × prix moyen × 60 % taux de vente × 40 % taux de conversion × marge brute
  • Sentiment et réputation de marque :
    Scores d’analyse du sentiment, incidents de réclamation, retours distributeurs
  • Confiance des consommateurs :
    Engagements via authentification (blockchain), taux de réachat, taux de remboursement et litiges

Conclusion : renforcer la protection, restaurer la confiance

Le secteur du luxe est à un tournant : agir avec fermeté ou céder du terrain aux contrefacteurs numériques. Grâce à des mesures fondées sur les données, un dialogue renforcé avec les plateformes et une collaboration active, les marques peuvent transformer cette menace en levier de fidélisation et de rentabilité.

Le cabinet Dreyfus & Associés propose des stratégies personnalisées de protection de marque, ancrées dans le droit de la propriété intellectuelle, avec une approche proactive et internationale.

Le cabinet Dreyfus et Associés est en partenariat avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en Propriété Intellectuelle.

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FAQ

1. Combien d’utilisateurs suivent de faux comptes de marques de mode ?

Plus de 22 millions dans le monde, avec une hausse de 20 % du nombre d’abonnés au premier semestre 2024.

2. Pourquoi le contenu éphémère est-il difficile à contrôler ?

Parce qu’il disparaît en 24 heures, rendant la collecte de preuves quasi impossible.

3. Les bots représentent-ils toujours une menace ?

Oui. Qu’il s’agisse de reposts massifs ou de détournement de hashtags, les bots amplifient la visibilité des contrefaçons.

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Emballages réglementaires les conséquences pour les titulaires de marques et de modèles

L’Union Européenne a introduit le Règlement (UE) 2025/40 concernant les emballages et les déchets d’emballages, qui, bien qu’encore en cours de mise en œuvre, aura un impact significatif sur les titulaires de droits de propriété intellectuelle (PI), notamment les marques et dessins et modèles. Alors que ce règlement vise principalement des objectifs environnementaux, tels que la réduction des déchets et la durabilité, il introduit des changements cruciaux que les détenteurs de droits de PI doivent prendre en compte afin de protéger leurs intérêts et s’adapter à ce nouvel environnement juridique.

Le Règlement (UE) 2025/40 a été adopté le 19 décembre 2024 et entrera en vigueur le 12 août 2026. Ce règlement met à jour et remplace la Directive 94/62/CE et s’inscrit dans la logique du Green Deal européen, avec l’objectif de réduire les déchets d’emballages et de promouvoir les alternatives durables. Il impose des exigences strictes concernant la conception, la production et la gestion des emballages.

Le règlement établit des règles précises obligeant les fabricants et importateurs à concevoir les emballages en tenant compte de la durabilité. L’objectif principal est de limiter les emballages inutiles et de favoriser des solutions réutilisables et recyclables. Bien que ces mesures visent principalement des bénéfices environnementaux, elles touchent directement les droits des titulaires de marques et de dessins et modèles dont les produits sont représentés par des emballages.

Les implications pour les titulaires de marques

Les emballages protégés par des marques ou dessins et modèles

Les titulaires de marques doivent être conscients qu’il existe une exemption concernant les emballages qui présentent des éléments protégés par une marque enregistrée ou un dessin et modèle. Les emballages dotés de caractéristiques distinctives protégées par le droit des marques ou des dessins et modèles ne seront pas soumis aux exigences de réduction de volume si cela compromet l’aspect distinctif de la marque.

Par exemple, si un emballage présente une forme ou un élément visuel qui est enregistré en tant que marque (telle qu’une forme de contenant spécifique), le règlement ne permettra pas de réduire le volume de l’emballage ou de modifier ses caractéristiques de manière à compromettre la distinctivité de la marque. Cette exemption s’applique aux emballages protégés avant le 11 février 2025, et est essentielle pour les propriétaires de marques qui souhaitent préserver leurs droits.

Conformité des nouveaux emballages

Les nouveaux designs d’emballages comprenant une marque ou un modèle enregistré après le 11 février 2025 devront se conformer à l’exigence de réduction du volume de l’emballage. Cela signifie que les nouveaux emballages ne pourront pas inclure des composants inutiles comme des doubles parois, des fonds ou des couches superflues qui augmentent artificiellement le volume. Bien que l’exemption permette de protéger les marques et dessins et modèles existants, les nouvelles inscriptions devront trouver un équilibre entre leur attractivité esthétique et les contraintes environnementales.

Conséquences en cas de non-conformité

Le non-respect des nouvelles règles relatives à la conception des emballages pourrait entraîner des sanctions substantielles, bien que les amendes ne soient pas encore spécifiées. Le règlement laisse aux États membres le soin de définir les sanctions applicables, et celles-ci devront être en place au plus tard le 12 février 2027. Les entreprises doivent donc suivre l’évolution de la législation nationale pour éviter les risques juridiques.

Les implications pour les titulaires de dessins et modèles

Protection des caractéristiques de design

Pour les titulaires de droits de dessins et modèles, le règlement reconnaît que les changements imposés par les préoccupations environnementales ne doivent pas compromettre le caractère distinctif du design. Cependant, comme pour les marques, les dessins et modèles enregistrés avant le 11 février 2025 bénéficient d’une exemption concernant certaines exigences de réduction du volume. Cela est particulièrement important pour les entreprises ayant investi dans des designs d’emballage uniques et reconnaissables.

Nouveaux dessins et modèles et conformité

Les dessins et modèles enregistrés après février 2025 devront respecter des règles plus strictes concernant la réduction des composants inutiles. Les titulaires de ces nouveaux dessins devront intégrer des pratiques durables dans leurs créations sans perdre leur caractère distinctif et leur capacité à se distinguer sur le marché.

Exceptions pour les indications géographiques

Le règlement prévoit également une exception importante pour les emballages contenant des produits bénéficiant d’une indication géographique (IG), tels que le vin, le fromage ou d’autres produits protégés par des IG. Ces produits sont exemptés des exigences de réduction des emballages, peu importe quand l’IG a été accordée.

Conclusion : La voie à suivre pour les titulaires de droits de Propriété Intellectuelle

Face à ces nouvelles régulations, il est crucial que les titulaires de marques et de dessins et modèles réévaluent leurs stratégies d’emballage. Alors que la durabilité devient un enjeu majeur pour les entreprises, il est essentiel que les propriétaires de droits de PI alignent leurs pratiques avec les exigences en matière de protection des droits de Propriété Intellectuelle et de durabilité environnementale. Pour se conformer, les entreprises doivent commencer à auditer leurs designs d’emballages existants pour s’assurer qu’ils respectent les critères nécessaires tout en préservant la distinctivité de leurs marques et dessins et modèles.

En se tenant informés de ces changements réglementaires, les titulaires de droits de Propriété Intellectuelle peuvent protéger leurs droits et rester compétitifs dans un marché de plus en plus axé sur l’environnement. Alors que le règlement prendra pleinement effet en 2026, des démarches proactives permettront de prévenir des écueils juridiques et de maintenir une forte présence de marque.

Le cabinet Dreyfus et Associés accompagne les entreprises du secteur alimentaire en offrant des conseils spécialisés en propriété intellectuelle et en réglementation, afin de garantir leur conformité avec les législations nationales et européennes.

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FAQ

1. Qu’est-ce que le règlement (UE) 2025/40 sur les emballages et les déchets d’emballages ?

Ce règlement définit des règles visant à réduire les déchets d’emballages, encourager le recyclage et minimiser l’utilisation d’emballages inutiles à travers l’UE.

2. Comment ce règlement affecte-t-il les titulaires de marques ?

Les titulaires de marques peuvent être exemptés de certaines exigences de réduction de volume si l’emballage est protégé par une marque enregistrée, tant que cela ne nuit pas à la distinctivité de la marque.

3. Tous les dessins et modèles doivent-ils se conformer aux nouvelles exigences d’emballage ?

Les dessins et modèles enregistrés avant février 2025 sont exemptés des règles de réduction de volume, mais les nouveaux dessins devront respecter ces exigences.

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Droit de l’Union européenne et législation irlandaise sur l’étiquetage préventif des effets nocifs de l’alcool : entre légitimité sanitaire et cohérence juridique

Le texte législatif irlandais adopté en 2023 et publié sous la référence S.I. No. 249/2023, imposant des mentions sanitaires obligatoires sur les étiquettes des boissons alcoolisées, constitue une première en Europe et suscite un débat nourri. En s’appuyant sur des données scientifiques récentes, l’Irlande a choisi d’introduire un étiquetage dissuasif comprenant des avertissements textuels, des pictogrammes, une indication en grammes de l’alcool pur et un lien vers un site officiel de prévention.

Ce choix soulève des interrogations sur sa compatibilité avec le droit de l’Union européenne, en particulier en matière de libre circulation des marchandises, de proportionnalité, et de répartition des compétences en matière d’étiquetage des denrées alimentaires. Cet article examine les marges d’action laissées aux États membres dans ce domaine sensible, à la lumière de la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne et des principes de précaution et de subsidiarité.

L’encadrement juridique de l’étiquetage alimentaire dans l’Union européenne

 Le fondement du droit à l’information sanitaire dans l’UE

Les articles 168 et 169 du TFUE consacrent un double objectif : garantir un haut niveau de protection de la santé publique et renforcer l’information des consommateurs. Le Règlement européen n° 1169/2011 constitue le socle de la législation européenne en matière d’étiquetage des denrées alimentaires, mais il ne prévoit aucune obligation d’apposer des avertissements sanitaires sur les boissons alcoolisées.

La seule avancée concrète concerne les vins, à travers le Règlement européen 2021/2117, qui impose l’indication des ingrédients et de la valeur nutritionnelle, sans intégrer les messages de santé envisagés par la Commission dans le cadre du Plan européen de lutte contre le cancer (2021).

Un pouvoir d’intervention résiduel des États membres

En l’absence d’harmonisation, les États peuvent introduire des exigences supplémentaires, en vertu de l’article 39 du Règlement 1169/2011, à condition de les notifier à la Commission via la procédure TRIS et de respecter les principes de proportionnalité et de non-discrimination.

L’Irlande a suivi cette procédure et motivé sa législation par des données épidémiologiques alarmantes sur la consommation des jeunes, l’ignorance des risques sanitaires, et les coûts sociaux liés à l’alcool.

La législation irlandaise : contours, justification et portée

 Un contenu normatif rigoureux et inédit

Le décret irlandais impose notamment :

  • Trois messages sanitaires obligatoires (risques de cancer, hépatopathies, grossesse)
  • L’indication du taux d’alcool en grammes et de la valeur calorique
  • Des pictogrammes standardisés et un lien vers un site gouvernemental
  • Des exigences précises sur la typographie, la taille des caractères et la position des mentions

Cette législation concerne l’ensemble des boissons alcoolisées, y compris les vins, sans distinction de degré d’alcool ou de mode de fabrication.

Une mesure motivée par un impératif sanitaire reconnu

Les statistiques citées indiquent que :

  • Un jeune Irlandais sur cinq présente un trouble lié à l’alcool
  • La majorité des jeunes de 17 ans ont déjà été ivres
  • La méconnaissance des effets de l’alcool est massive (notamment sur le lien avec le cancer)

Sur cette base, l’étiquetage est présenté comme un outil central de prévention primaire, complémentaire d’autres mesures de santé publique.

Compatibilité avec le droit de l’Union : libre circulation et proportionnalité

L’encadrement jurisprudentiel de la CJUE

La CJUE a admis à plusieurs reprises (affaires Bacardi, Gourmet, Scotch Whisky Association) que la protection de la santé peut justifier des restrictions à la libre circulation (article 36 TFUE), à condition qu’elles soient :

  • Adaptées à l’objectif poursuivi
  • Nécessaires et appropriées
  • Proportionnées aux effets attendus

 Une mesure critiquée mais difficilement contestable

Bien que des États membres aient formulé des avis circonstanciés contestant la législation irlandaise, la Commission n’a pas formellement bloqué son adoption. La jurisprudence actuelle laisse aux États une marge de manœuvre pour fixer leur niveau de protection, même en l’absence de consensus scientifique absolu, dès lors que le risque n’est pas hypothétique.

L’absence de « niveau de consommation sans risque » identifié par l’OMS permet d’ailleurs de légitimer une approche préventive généralisée, y compris à l’égard du vin.

Vers une nécessaire harmonisation européenne

 Un dialogue suspendu depuis 2021

L’échec du Parlement européen à adopter les propositions de la Commission sur l’étiquetage sanitaire de l’alcool a conduit à une fragmentation réglementaire, exposant les producteurs à des exigences divergentes selon les marchés.

 Les bénéfices attendus d’une intervention communautaire

Une réglementation harmonisée permettrait :

  • D’assurer la sécurité juridique pour les opérateurs
  • De limiter les obstacles au commerce intra-UE
  • D’éviter des mesures unilatérales perçues comme stigmatisantes

Il est impératif de relancer un dialogue européen sur les modalités, la portée et la formulation des messages sanitaires, en évitant la diabolisation globale de produits ayant une valeur culturelle, économique et historique.

Conclusion : Vers un équilibre entre prévention sanitaire et cohésion du marché intérieur

La législation irlandaise s’inscrit dans une logique de santé publique légitime, appuyée par des données scientifiques sérieuses. Mais en l’absence de cadre harmonisé, elle fragilise l’unité du marché intérieur, génère des incertitudes juridiques pour les opérateurs économiques, et pose la question de la proportionnalité des restrictions imposées.

Seule une initiative législative européenne ambitieuse, combinant exigence de transparence, respect des traditions et efficacité préventive, permettra d’atteindre les objectifs de protection de la santé sans heurter les fondements du droit de l’Union.

À retenir :

  • L’étiquetage sanitaire de l’Irlande est juridiquement fondé mais contesté sur le terrain de la proportionnalité.
  • L’Union européenne ne dispose pas encore d’un cadre harmonisé sur les avertissements liés à la consommation d’alcool.
  • Une réponse européenne est indispensable pour éviter les conflits normatifs et préserver un équilibre entre protection de la santé, liberté de circulation et stabilité réglementaire.

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Marques et IA un nom généré par une IA est-il protégeable

L’essor de l’intelligence artificielle (IA) a révolutionné de nombreux domaines, y compris celui de la création de noms de marque. De nombreuses entreprises s’interrogent sur la possibilité de protéger juridiquement un nom généré par une IA. Cet article examine le cadre juridique français applicable et analyse si un tel nom peut être enregistré en tant que marque, à condition de respecter les dispositions du Code de la propriété intellectuelle (CPI).​

Le cadre juridique des marques en France

Définition et acquisition du droit sur la marque

Selon l’article L.711-1 du Code de la propriété intellectuelle, une marque est définie comme un signe servant à distinguer les produits ou services d’une personne physique ou morale de ceux d’autres personnes physiques ou morales. La propriété de la marque s’acquiert par l’enregistrement, conformément à l’article L.712-1 du même code. Cet enregistrement confère au titulaire un droit de propriété sur la marque pour les produits ou services désignés.

Conditions de validité d’une marque

Pour être valide et enregistrée, une marque doit satisfaire aux conditions suivantes :​

  • Distinctivité : Le signe doit être propre à distinguer les produits ou services d’une entreprise de ceux d’autres entreprises.​
  • Licéité : Le signe ne doit pas être contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs.​
  • Non-déceptivité : Le signe ne doit pas induire le public en erreur, notamment sur la nature, la qualité ou la provenance des produits ou services.
  • Disponibilité : Le signe ne doit pas porter atteinte à des droits antérieurs, tels que des marques déjà enregistrées ou des dénominations sociales protégées.​

Ces critères sont détaillés par l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI).

Applicabilité aux noms générés par IA

Respect des critères légaux

Un nom de marque généré par une intelligence artificielle peut être enregistré en France s’il respecte les conditions énoncées ci-dessus. Le fait que le nom soit créé par une IA n’empêche pas son enregistrement, à condition qu’il soit distinctif, licite, non déceptif et disponible. L’article L.711-1 du CPI ne précise pas l’origine du signe, ce qui permet d’inclure des noms générés par des systèmes automatisés.​

Considérations spécifiques liées à l’IA

En revanche, des considérations distinctes s’appliquent en matière de droit d’auteur. Contrairement au droit des marques, le droit d’auteur exige que l’œuvre protégée résulte d’un effort créatif humain et qu’elle reflète l’empreinte de la personnalité de son auteur. L’article L.112-1 du Code de la propriété intellectuelle dispose en effet que sont protégées les œuvres de l’esprit quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination, à condition qu’elles soient originales

Recommandations pour les entreprises

L’enregistrement d’une marque issue d’un processus impliquant l’intelligence artificielle requiert une approche rigoureuse, encadrée juridiquement. Si la loi n’exclut pas les noms générés par IA, leur validité dépend d’une analyse fine au regard des exigences du Code de la propriété intellectuelle.

Il est donc impératif de recourir à un expert en propriété intellectuelle – avocat ou conseil en propriété industrielle – afin de sécuriser l’ensemble de la démarche. Celui-ci pourra notamment :

  • Évaluer la conformité du nom aux critères de validité prévus aux articles L.711-1 et suivants du Code de la propriété intellectuelle, en vérifiant notamment sa distinctivité, sa licéité, et son absence d’atteinte à des droits antérieurs ;
  • Effectuer une recherche d’antériorité approfondie, indispensable pour prévenir tout risque de contentieux ;
  • Analyser les conditions générales d’utilisation des outils d’intelligence artificielle employés, notamment en ce qui concerne la propriété ou la cession des créations générées, qui peuvent contenir des clauses restrictives ;
  • Structurer et documenter le processus de création et de sélection du nom, afin de démontrer, en cas de litige, une intervention humaine substantielle et volontaire dans le choix final.

Une telle approche permet de renforcer considérablement la sécurité juridique du dépôt et d’anticiper toute difficulté liée à l’origine algorithmique du nom.

Conclusion

Les noms de marque générés par intelligence artificielle peuvent être protégés en France, à condition de respecter les dispositions du Code de la propriété intellectuelle. En suivant les recommandations appropriées, les entreprises peuvent efficacement protéger leurs marques issues de l’IA.​

Au cabinet Dreyfus, nous sommes prêts à élaborer des stratégies juridiques complètes, adaptées aux besoins spécifiques de chaque client. Nos services incluent notamment le conseil en protection des marques, ainsi que l’assistance contentieuse dans plusieurs juridictions.

Le cabinet Dreyfus et Associés est en partenariat avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en Propriété Intellectuelle, offrant un accompagnement global à ses clients

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FAQ

1. Un nom généré par une IA peut-il être enregistré en tant que marque en France ?

Oui, à condition que le nom respecte les critères de distinctivité, licéité, non-déceptivité et disponibilité prévus par le Code de la propriété intellectuelle.

2. L'origine du nom (IA ou humain) influence-t-elle sa validité en tant que marque ?

Non, le CPI ne distingue pas l'origine du signe. Ce qui importe, c'est le respect des conditions légales pour l'enregistrement.

3. Quels risques si une entreprise enregistre un nom généré par IA sans vérification préalable ?

Il existe un risque de rejet de l'enregistrement ou de litiges ultérieurs si le nom porte atteinte à des droits.

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Le dépôt de marque pour un vin ou un domaine : étapes et pièges à éviter

L’univers viticole est fortement concurrentiel. Chaque château, domaine ou producteur cherche à se démarquer en construisant une identité unique sur le marché, tant en France qu’à l’international. L’obtention d’une marque déposée pour un vin ou un domaine constitue l’une des stratégies les plus sûres pour protéger son nom et son image. Pourtant, les démarches administratives et juridiques peuvent se révéler complexes, et il existe de nombreux écueils à éviter.

Cet article détaille les différentes étapes du dépôt de marque pour un vin, met en lumière les risques fréquents (litiges, conflits avec des appellations, oppositions de tiers) et propose des conseils pratiques pour sécuriser au mieux votre projet.

Pourquoi protéger sa marque de vin ou de domaine ?

Le marché mondial du vin est en constante évolution. Selon l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) (oiv.int), la production mondiale de vin avoisine régulièrement les 260 millions d’hectolitres par an, avec une concurrence accrue des pays dits « nouveaux producteurs ». Dans ce contexte, la marque permet de sortir du lot et de garantir une reconnaissance sur des marchés toujours plus compétitifs.

Les enjeux juridiques

  • Sécuriser l’usage du nom : En déposant une marque, vous obtenez un droit exclusif. Sans cette formalité, vous risquez de faire face à des concurrents ou des tiers qui pourraient exploiter le même signe ou un signe similaire.
  • Se défendre en cas de litige : Un producteur concurrent ou un négociant peut tenter de reprendre votre nom ou un signe proche pour profiter de votre notoriété. Disposer d’une marque déposée rend la défense plus solide devant les juridictions civiles ou pénales.
  • Valoriser un actif immatériel : Selon certaines études relayées par le Comité National des Interprofessions des Vins (CNIV), la valeur d’une marque viticole clairement établie peut augmenter de 30 % à 50 % la notoriété d’un domaine sur un marché cible, notamment en Asie ou en Amérique du Nord.

Les enjeux économiques

  • Renforcer la crédibilité : Aux yeux des distributeurs, des importateurs et des partenaires financiers, une marque officielle est un gage de professionnalisme et de fiabilité.
  • Attirer les investisseurs : Les fonds d’investissement spécialisés dans le vin recherchent souvent des domaines ayant une marque consolidée. Cela facilite la projection de croissance et la valorisation de l’entreprise.
  • Booster l’export : Les vins français sont très prisés à l’étranger. D’après une étude de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) (insee.fr), les exportations de vins et spiritueux représentent l’un des principaux moteurs de l’excédent commercial français. Une marque réputée facilite la conquête de ces marchés.

Les enjeux marketing

  • Démarquer son terroir : La marque, associée à l’histoire et au savoir-faire, enrichit le storytelling autour du produit.
  • Fidéliser la clientèle : Les amateurs de vins mémorisent une marque et reviennent vers elle lorsqu’ils cherchent un style, une région ou une qualité particulière.
  • Déployer des campagnes cohérentes : Une marque unique renforce l’identité visuelle et le discours commercial : étiquettes, sites web, stands professionnels, brochures, etc.

Dépôt de marque : le cadre légal et les instances compétentes

Les règles du droit des marques découlent de textes nationaux et internationaux, et sont appliquées par différentes instances, selon la zone de protection visée. Les principales bases de données pour consulter les marques déposées sont :

  • Base marques INPI (France)
  • Base eSearch plus de l’EUIPO (Union européenne)
  • Global Brand Database de l’OMPI (International)

En France : l’INPI

L’Institut national de la propriété industrielle (INPI) (inpi.fr) est l’organisme compétent pour la réception, l’examen et l’enregistrement des marques sur le territoire français.

  • Territoire concerné : France métropolitaine et DOM-TOM.
  • Durée de protection : 10 ans, renouvelable indéfiniment.
  • Dépôt en ligne : Plateforme e-procédures de l’INPI.

En Europe : l’EUIPO

L’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) (euipo.europa.eu) gère la marque de l’Union européenne (MUE).

  • Avantage : Une seule formalité, un seul coût, couverture immédiate dans 27 pays.
  • Inconvénient : Si la marque est refusée pour un pays, la protection peut être compromise pour l’ensemble.
  • Langues officielles : Le français fait partie des langues possibles pour le dépôt.

À l’international : l’OMPI/WIPO

Le Système de Madrid, géré par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI/WIPO) (wipo.int), permet d’étendre rapidement la protection d’une marque à plusieurs pays.

  • Dépôt de base : Il faut d’abord disposer d’une marque nationale ou régionale.
  • Désignations : Choisissez les pays où protéger la marque.
  • Gestion centralisée : Simplifie les formalités pour les modifications et renouvellements.

Les étapes clés du dépôt de marque pour un vin

Le processus de dépôt suit un fil conducteur en plusieurs phases, chacune étant cruciale pour éviter les refus ou les oppositions ultérieures.

Recherche d’antériorités

Avant tout dépôt, il convient d’effectuer une recherche d’antériorités afin de s’assurer qu’il n’existe pas déjà une marque similaire.

  • Base INPI : Vérification dans la base de marques françaises.
  • Base EUIPO : Consultation au niveau de l’Union européenne.
  • Bases internationales : Par exemple la base Global Brand Database de l’OMPI.

Selon l’EUIPO (euipo.europa.eu), environ 10 % des demandes de marque dans le secteur agroalimentaire font l’objet d’une opposition ou d’un refus lié à l’existence d’un droit antérieur.

Classification et choix de classes

La Classification de Nice recense 45 classes de produits et services. Pour le vin, la classe 33 est incontournable.

  • Ne pas oublier : Le dépôt peut inclure d’autres classes (ex. 32 si vous avez des boissons sans alcool, 35 pour la vente ou le marketing, etc.).
  • Rester précis : L’INPI et l’EUIPO exigent une description claire. Une désignation vague peut limiter votre protection ou mener à des litiges ultérieurs.

Dépôt de la demande

Cette démarche s’effectue en ligne via les sites de l’INPI, de l’EUIPO ou de l’OMPI.

  • Frais de dépôt : Varient selon l’organisme et le nombre de classes. Par exemple, le dépôt d’une marque française à l’INPI commence à 190 € (pour une classe).
  • Langue : Le français est possible pour l’INPI et l’EUIPO, mais vérifiez les règles spécifiques pour chaque pays visé via l’OMPI.

Examen, publication et opposition

Une fois la demande déposée :

  1. Examen formel : Vérification des informations administratives et du paiement.
  2. Publication : La marque est publiée au Bulletin Officiel (BOPI en France, eSearch plus en Europe…).
  3. Période d’opposition : Les titulaires de droits antérieurs peuvent contester la marque dans un délai (souvent 2 à 3 mois).

Enregistrement et renouvellement

Si aucune opposition n’aboutit, la marque est enregistrée pour 10 ans.

  • Points d’attention : Prévoir les renouvellements dans les délais.
  • Usage réel : Dans l’UE, la marque doit être exploitée dans les 5 ans suivant son enregistrement.

Les pièges à éviter lors du dépôt de marque viticole

Les erreurs courantes dans ce secteur tiennent notamment à la complexité du droit viticole, aux appellations (AOC, IGP) et aux obligations spécifiques du marché du vin.

Conflit avec une AOC ou IGP

Une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) ou une Indication Géographique Protégée (IGP) est un signe distinctif protégé. Les organismes de défense (ex. CIVC pour le champagne) peuvent s’opposer à l’enregistrement d’une marque reprenant tout ou partie de leur appellation.

  • Exemple : Utiliser « Champagne » ou un terme évoquant une région précise sans y être autorisé conduit presque systématiquement à un refus.
  • Solution : Vérifier la compatibilité de votre nom de marque avec les appellations ou signes officiels.

Confusion avec des marques existantes

Même si vous ajoutez un terme supplémentaire, la confusion peut demeurer forte si le cœur du signe est trop proche.

  • Exemple
  • Conséquence : Abandon du projet, frais juridiques, indemnités, etc.

Mauvaise désignation des produits

Une mauvaise classification ou un libellé incomplet peut affaiblir la protection ou écarter des sous-catégories importantes (spiritueux, bières aromatisées au vin, confiseries au vin, etc.).

  • Conseil : Lister précisément les produits ou services visés, y compris la vente en ligne, l’organisation de dégustations ou d’événements œnologiques.

Dépôt trop tardif ou absence de surveillance

  • Dépôt tardif : Attendre trop longtemps pour déposer sa marque ouvre la voie à un tiers qui pourrait prendre de l’avance.
  • Surveillance : Sans veille, vous ignorez les nouvelles demandes proches. Les délais d’opposition étant courts, vous pourriez perdre l’opportunité de défendre votre nom.

Études de cas, statistiques et client fictif

Étude de cas : Château des Légendes

Ce domaine, souhaitant lancer une nouvelle cuvée haut de gamme, a tardé à protéger le nom « Légende Rouge ». Deux mois avant le dépôt, une société concurrente a enregistré « Légende Rosso » pour des vins italiens.

  • Conséquence : L’INPI a estimé que la proximité phonétique était trop élevée. Le domaine a dû changer de nom, perdant au passage les coûts liés au packaging, à l’impression d’étiquettes et à la communication initiale.
  • Leçon : Toujours sécuriser le nom et vérifier les déclinaisons linguistiques avant de lancer sa communication.

Statistiques EUIPO

Selon un rapport annuel de l’EUIPO publié en 2025 (euipo.europa.eu), les dépôts de marques dans le secteur agroalimentaire (y compris le vin) représentent environ 15 % des oppositions totales en Europe, et parmi ces oppositions, plus de 8 % concernent spécifiquement les vins et spiritueux.

  • Analyse : Ce chiffre souligne la densité concurrentielle et l’importance pour chaque producteur d’anticiper les conflits.

Cas générique : Domaine Bergé

Le « Domaine Bergé », présent en Bourgogne et souhaitant exporter aux États-Unis, a déposé sa marque via l’OMPI pour couvrir plusieurs territoires (UE, Suisse, États-Unis, Japon). Cette démarche a permis d’éviter un dépôt « parasite » aux USA, pratique courante dans certains pays où des tiers enregistrent des noms de vins français pour les revendre ensuite à prix fort.

  • Résultat : Protection simultanée et cohérente, gain de temps et d’argent à long terme.

Conseils pratiques pour réussir son dépôt de marque de vin

Faire appel à un conseil juridique spécialisé

Les particularités du droit viticole s’ajoutent aux règles classiques de la propriété intellectuelle. Un avocat ou un conseil en propriété industrielle spécialisé vous aidera à :

  • Effectuer une recherche d’antériorités exhaustive (INPI, EUIPO, WIPO).
  • Rédiger un libellé de classes adapté.
  • Gérer les procédures d’opposition ou de nullité.

Prévoir une extension à l’international

Ne pas protéger votre marque dans les zones stratégiques (USA, Chine, Japon, Royaume-Uni) peut ouvrir la voie à un squat de marque à l’étranger.

  • Système de Madrid : via l’OMPI, vous pouvez désigner plusieurs pays en une seule fois.
  • Étude de marché locale : Avant de déposer, vérifiez que le nom de marque n’a pas de connotation négative dans la langue du pays cible.

Mettre en place une veille active

  • Veille marques : Souscrire à un service de surveillance (INPI, EUIPO) pour réagir rapidement en cas de marque similaire.
  • Veille concurrence : Sur les lancements de nouveaux vins, notamment dans votre région d’AOC/IGP.
  • Action rapide : En cas d’opposition potentielle, ne tardez pas à constituer un dossier (justificatifs d’antériorité, bilans marketing, etc.).

Conclusion et appel à l’action

Déposer une marque pour son vin ou pour le nom d’un domaine viticole est un investissement essentiel pour préserver et valoriser son identité. Les démarches peuvent sembler longues et techniques, mais elles offrent une garantie de défense en cas de contentieux, et renforcent la réputation de votre exploitation sur le long terme.

En sécurisant votre nom ou votre logo, vous protégez votre terroir et votre notoriété. Dans un secteur où l’authenticité et la confiance du consommateur priment, cette protection est un levier de différenciation majeur.

Pourquoi choisir le cabinet Dreyfus ?

  • Expertise reconnue : Notre équipe possède plus de 20 ans d’expérience en propriété intellectuelle et en droit viticole.
  • Réseau international : Nous vous conseillons pour la protection de vos marques, tant en France qu’à l’étranger.
  • Accompagnement personnalisé : Nous élaborons une stratégie de dépôt et de défense adaptée à votre projet, en tenant compte de votre positionnement, de vos marchés cibles et de la législation viticole spécifique.

Le cabinet Dreyfus et Associés est en partenariat avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en Propriété Intellectuelle.

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Droit d’auteur et droit des marques dans le packaging et l’étiquetage du vin

Principales considérations pour les exploitations viticoles et les entreprises du secteur en France

L’étiquetage du vin ne se limite pas à indiquer le cépage, la région ou le millésime : il constitue un véritable support de communication et de différenciation. Qu’il s’agisse de l’habillage d’une bouteille (forme, design graphique), de la police d’écriture ou du logo, chaque élément contribue à l’identité d’une marque. En France, deux grands domaines juridiques s’appliquent à la protection de cet univers visuel : le droit d’auteur (pour les créations artistiques) et le droit des marques (pour les signes distinctifs).

Cet article aborde les principes clés du droit d’auteur et du droit des marques applicables au packaging et à l’étiquetage du vin en France, tout en soulignant les liens avec les règles spécifiques du secteur vitivinicole (protection des appellations d’origine, mentions obligatoires, etc.) et en proposant des conseils pratiques pour sécuriser durablement vos créations.

L’importance de l’habillage et de l’étiquetage dans l’industrie viticole

Différenciation de marque et perception sur le marché

  • Identité visuelle : Sur un linéaire de cavistes ou dans un supermarché, la première chose que voit le consommateur est l’étiquette. Un design soigné, des couleurs singulières ou un logo impactant peuvent attirer l’attention et encourager l’achat.
  • Histoire et terroir : De nombreux domaines utilisent l’étiquette pour raconter l’histoire du vignoble, du terroir ou de la famille propriétaire. Illustrations, photos du château, symboles héraldiques… ces éléments participent à la mise en scène de l’univers du vin.

Statistique utile : Selon certaines études relayées par le Comité National des Interprofessions des Vins (CNIV), plus de 60 % des décisions d’achat en rayon se font en fonction de l’aspect visuel de la bouteille et de l’étiquette.

Rencontre entre art et commerce

Le design d’une étiquette de vin dépasse la simple fonction d’information. Il s’agit souvent d’une véritable création graphique, objet d’inspiration artistique, tout en étant un support marketing pour mettre en avant la qualité et la personnalité du produit. Cette double dimension—artistique et commerciale—explique qu’en France, on retrouve à la fois des enjeux de droit d’auteur (pour protéger l’œuvre) et de droit des marques (pour sécuriser l’identité commerciale).

La protection par le droit d’auteur pour les étiquettes et packagings

Ce que couvre le droit d’auteur

En France, le Code de la propriété intellectuelle protège les « œuvres de l’esprit » dès lors qu’elles sont originales et mises en forme. Pour une étiquette de vin, peuvent être protégés :

  • Illustrations, dessins, motifs : Toute création originale est éligible à la protection.
  • Photographies : Si l’étiquette comporte une photo spécifique (château, vignoble), cette image est protégée dès sa fixation.
  • Typographies ou mises en page originales : Certains agencements de texte peuvent revêtir une originalité protégeable.

La protection naît automatiquement dès la création de l’œuvre, sans formalité obligatoire. Toutefois, il est fortement recommandé de sécuriser la preuve de l’antériorité (enveloppe Soleau auprès de l’INPI, dépôt auprès d’une société d’auteurs, huissier, etc.) pour faciliter d’éventuelles actions en justice.

Avantages de la protection et bonnes pratiques

  • Dissuasion des contrefacteurs : Prouver la titularité du droit d’auteur et l’originalité d’une création peut renforcer la crédibilité face à d’éventuelles copies.
  • Base légale d’action : En cas de copie partielle ou intégrale, le titulaire du droit d’auteur peut demander des dommages-intérêts et, le cas échéant, faire saisir ou détruire les produits contrefaisants.
  • Utilisation de mentions légales : L’insertion d’une mention « © » suivie de l’année et du nom du titulaire, bien que non obligatoire, peut jouer un rôle dissuasif.

Conseil pratique : Lors de la conception d’une nouvelle gamme (édition limitée, cuvée spéciale), pensez à constituer un dossier qui regroupe tous les éléments de création (croquis, fichiers numériques, contrats avec le graphiste) pour prouver clairement l’originalité de votre œuvre.

Limites de la protection par le droit d’auteur

  • Éléments fonctionnels : Les mentions obligatoires (taux d’alcool, volume, mentions légales) imposées par la réglementation vitivinicole ne sont pas protégeables, car elles relèvent d’exigences factuelles.
  • Expressions génériques ou descriptives : « Vin de France », « Côtes du Rhône », « Bordeaux » ne sont pas protégeables en tant que création.
  • Caractère original : Seules les formes ou idées véritablement nouvelles et créatives peuvent donner lieu à la protection.

Le droit des marques appliqué à l’étiquetage et au branding

Éléments distinctifs susceptibles d’être protégés

Le droit des marques, géré en France par l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) pour les marques nationales, protège les signes permettant de distinguer les produits ou services d’une entreprise. Pour l’univers vinicole, cela englobe :

  • Le nom de la marque ou du domaine : Exemple : « Château Montfleuri ».
  • Logos, sigles, emblèmes : Tout signe figuratif reconnaissable.
  • Slogans : S’ils présentent un caractère distinctif (ex. « La pureté du terroir »).
  • Habillage ou forme de la bouteille (trade dress) : À condition qu’ils soient originaux et non purement fonctionnels.

Rôle de l’INPI et extension internationale

La marque déposée et enregistrée auprès de l’INPI offre une protection sur tout le territoire français. Cependant, le vin français s’exporte fréquemment, et une protection plus large peut être envisagée :

  • Marque de l’UE (EUIPO) : Couverture dans les 27 États membres de l’Union européenne.
  • Système de Madrid (OMPI) : Permet une extension à différents pays (États-Unis, Chine, Japon, etc.) via un guichet unique.

Le principal avantage du dépôt de marque est l’obtention d’un droit exclusif : aucun tiers ne peut utiliser un signe identique ou similaire pour des produits identiques ou similaires, s’il existe un risque de confusion.

Agrément réglementaire vs. enregistrement en marque

Il est essentiel de distinguer :

  • L’agrément ou homologation du nom du vin (ou la validation des mentions sur l’étiquette) par les instances viticoles ou par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pour la mise en marché en France.
  • L’enregistrement en marque auprès de l’INPI, qui vise à protéger le signe sur le plan juridique.

Le fait qu’un nom ait été validé comme conforme aux règles d’étiquetage (mentions légales, appellations, etc.) ne signifie pas qu’il soit automatiquement disponible ou protégeable en tant que marque. Les conflits peuvent survenir a posteriori si une autre personne détient une marque antérieure similaire.

Exemple : Un domaine choisit « Clos de la Colline » comme dénomination pour sa cuvée et obtient l’autorisation d’étiquetage. Mais si un concurrent a déjà déposé « Domaine La Colline » comme marque, le risque de confusion est grand, et des litiges peuvent s’ensuivre.

Recoupements et conflits potentiels

Droit d’auteur vs. droit des marques

  • Droit d’auteur : Protège l’aspect « créatif » et original de l’étiquette (illustrations, visuels).
  • Droit des marques : Protège le signe distinctif, c’est-à-dire le nom, le logo, et tout élément perçu comme identifiant commercial.
    Ces deux protections peuvent coexister. Par exemple, une étiquette richement décorée peut être protégée par le droit d’auteur sur l’illustration et par le droit des marques sur le logo et le nom.

Mentions géographiques et appellations

En France, l’usage d’une appellation d’origine protégée (AOP) ou d’une indication géographique protégée (IGP) obéit à des règles strictes. Les organismes de défense et de gestion (ex. CIVC pour Champagne, BIVB pour Bourgogne, etc.) surveillent l’utilisation de ces noms.

  • Appellation vs. marque : Il est interdit de déposer à titre de marque un nom qui imite ou évoque une AOP si le vin ne provient pas de cette région ou ne respecte pas le cahier des charges.
  • Refus pour déceptivité : L’INPI peut rejeter une demande de marque qui induirait le consommateur en erreur (ex. évoquer un terroir précis sans en respecter les conditions).

Écueils fréquents

  1. Marques trop descriptives : « Rosé Méditerranée » ou « Blanc de Provence » risquent de se voir refuser l’enregistrement comme marque si elles décrivent simplement le type de vin et la région.
  2. Coexistence problématique : Deux domaines voisins utilisant le même nom ou presque identique pour des produits similaires.
  3. Absence de veille : Lorsqu’on ne surveille pas la publication des nouvelles marques (BOPI), on peut laisser un concurrent enregistrer un signe trop proche et perdre la possibilité de s’y opposer à temps.

Études de cas, statistiques et exemple fictif

Étude de cas : Un conflit autour d’un design d’étiquette

Un domaine du Bordelais crée une étiquette très artistique, représentant un paysage nocturne avec un vignoble en clair-obscur. Le graphiste conservait les droits d’auteur, tandis que le domaine souhaitait modifier certaines nuances pour une édition spéciale.

  • Conflit : Le graphiste a estimé que la modification portait atteinte à l’intégrité de l’œuvre et n’avait pas donné son accord pour une version altérée.
  • Règlement : Après négociation, le domaine a acquis les droits d’exploitation additionnels. Cette situation souligne l’importance de clarifier, via un contrat, la titularité et l’étendue des droits sur l’œuvre créée.

Statistiques INPI

Selon un rapport de l’INPI publié en 2025, les dépôts de marque dans la classe 33 (boissons alcoolisées, sauf bières) ont augmenté de 10 % en trois ans. Dans le même temps, le nombre de litiges liés à l’étiquetage et à la dénomination de vins a progressé, témoignant d’une concurrence renforcée dans le secteur vitivinicole.

Exemple fictif : Domaine des Arômes

Le « Domaine des Arômes » lance une nouvelle cuvée baptisée « Harmonie Florale », avec un visuel représentant un bouquet de fleurs dessiné à la main.

  1. Dépôt de marque : Le domaine dépose « Harmonie Florale » et un logo stylisé auprès de l’INPI.
  2. Droit d’auteur : Le domaine s’assure d’être cessionnaire des droits sur l’illustration, réalisée par un illustrateur professionnel.
  3. Validation AOP : Le vin revendique une AOP existante. La mention est autorisée, car la cuvée remplit le cahier des charges.
  • Résultat : Le domaine évite tout risque de contestation et protège à la fois son identité visuelle (droit d’auteur) et sa marque (dépôt INPI).

Conseils pratiques pour protéger le packaging et l’étiquetage

Négocier des contrats clairs avec les créatifs

Lorsqu’un graphiste ou une agence travaille à la conception de votre étiquette :

  • Contrat écrit : Définir précisément qui détient les droits d’exploitation et d’adaptation de l’œuvre.
  • Portée et durée : Préciser si l’image peut être utilisée sur d’autres supports (site web, PLV, affiches, etc.), et si des modifications futures sont envisageables.
  • Cession vs. licence : En fonction de votre stratégie, vous pouvez acheter la totalité des droits ou souscrire à une licence d’utilisation.

Vérifier la disponibilité avant le lancement

  • Bases INPI : Vérifier si le nom ou le logo envisagé n’est pas déjà protégé.
  • Maillage régional : Consulter les registres de marques au niveau de l’UE (EUIPO) si vous prévoyez de vendre au-delà de la France.
  • Appellations et mentions légales : Vérifier la compatibilité avec la réglementation viticole (cahier des charges AOP, mentions obligatoires).

Déposer, surveiller et faire respecter

  • Dépôt anticipé : Ne tardez pas à déposer la marque auprès de l’INPI pour éviter qu’un tiers ne prenne les devants.
  • Veille : Surveillez régulièrement le Bulletin Officiel de la Propriété Industrielle (BOPI) pour détecter d’éventuelles marques similaires.
  • Réaction rapide : En cas de contrefaçon ou d’usurpation, envisagez l’opposition (phase administrative) ou une action judiciaire si nécessaire.

Envisager une protection internationale

Les vins français s’exportent dans le monde entier. Un dépôt en France ne suffit pas toujours.

  • Marque de l’UE : Couverture uniforme dans 27 pays via l’EUIPO.
  • Protocole de Madrid (OMPI) : Dépôt centralisé pour désigner plusieurs pays (États-Unis, Chine, Japon, etc.).
  • Règles locales : Dans certains pays, l’usage de termes évoquant l’origine ou le style de vin peut être strictement réglementé (ex. usage du terme “Champagne” à l’étranger).

Conclusion et appel à l’action

Dans un secteur aussi concurrentiel que le vin, l’habillage et l’étiquetage sont des leviers essentiels pour capter l’attention, transmettre un message de marque et valoriser un terroir. Le droit d’auteur offre une protection sur l’aspect créatif (illustrations, visuels, photographie), tandis que le droit des marques sécurise les signes distinctifs (nom, logo, slogan).

Pour tirer le meilleur parti de ces protections, il est recommandé d’anticiper en amont toutes les démarches (contrats avec les créatifs, recherches d’antériorité, dépôts), de surveiller la concurrence et de faire valoir ses droits en cas d’atteinte. Une approche méthodique et une vision stratégique permettent de protéger à la fois la valeur artistique et la notoriété commerciale de votre vin.

Pourquoi choisir le cabinet Dreyfus ?

  • Expertise reconnue : Plus de 20 ans d’expérience en propriété intellectuelle, avec une connaissance approfondie du secteur viticole.
  • Réseau international : Nous vous accompagnons dans les dépôts et les procédures à l’étranger via un réseau de partenaires spécialisés.
  • Approche sur mesure : Nous analysons votre situation pour proposer une stratégie globale, couvrant le droit d’auteur et le droit des marques, en tenant compte des règles spécifiques du vin.

Le cabinet Dreyfus et Associés est en partenariat avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en Propriété Intellectuelle.

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Ressources externes complémentaires

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Contrefaçon de vin : comment réagir en cas d’usurpation de marque ou d’appellation ?

Dans le secteur viticole, la contrefaçon représente un fléau majeur. De faux vins étiquetés sous une marque reconnue ou usurpant une appellation renommée peuvent non seulement tromper le consommateur, mais aussi porter un préjudice considérable aux producteurs légitimes. La France, par la réputation internationale de ses vins (Bordeaux, Bourgogne, Champagne, etc.), est particulièrement exposée à ce phénomène.

Cet article explique comment identifier et réagir en cas de contrefaçon ou d’usurpation de marque ou d’appellation, en abordant les dispositifs juridiques, les bonnes pratiques pour préserver son image et la portée des actions à mener, en France comme à l’international.

Comprendre la contrefaçon dans le milieu viticole

Définition générale de la contrefaçon

La contrefaçon, au sens du Code de la propriété intellectuelle, consiste en la reproduction ou l’imitation non autorisée d’un droit protégé (marque, brevet, design, droit d’auteur, etc.). Dans le cadre du vin, elle peut se traduire par :

  • L’utilisation d’une marque sans autorisation : Par exemple, un opérateur commercialisant un vin de moindre qualité sous un nom déposé et réputé, afin de tirer profit de sa notoriété.
  • La copie ou la falsification d’étiquettes : Reproduire à l’identique le packaging d’un producteur légitime pour tromper le consommateur sur l’origine du produit.
  • La revendication abusive d’une AOC/AOP/IGP : Employer des termes comme “Champagne” ou “Bourgogne” sans respecter le cahier des charges ou sans en être autorisé.

L’enjeu économique et sanitaire

  • Image de marque ternie : Des vins de contrefaçon, souvent de qualité médiocre, peuvent nuire à la réputation d’un domaine ou d’une région viticole toute entière.
  • Perte financière : Selon des estimations relayées par le Comité National des Interprofessions des Vins (CNIV), les pertes pour l’industrie viticole française liées à la contrefaçon atteindraient plusieurs centaines de millions d’euros par an.
  • Risque pour le consommateur : Les vins contrefaits peuvent parfois contenir des substances non conformes, représentant un danger pour la santé.

Contexte international

Sur les marchés asiatiques, américains ou même européens, la forte demande pour les vins français incite certains acteurs malveillants à fabriquer de faux produits. Les producteurs doivent donc envisager des stratégies de protection et de surveillance à l’échelle mondiale, notamment via :

  • La marque de l’Union européenne (EUIPO) : Protège la marque dans l’ensemble des 27 États membres.
  • Le Système de Madrid (OMPI) : Permet d’étendre sa protection à de nombreux pays en une seule démarche.

Usurpation de marque et d’appellation : quelles formes prend-elle ?

Marque usurpée

Une marque déposée (ex. « Château X ») est copiée ou imitée par un tiers. L’étiquette peut reprendre :

  • Le nom exact de la marque, ou un nom très proche suscitant la confusion (ex. « Château Ex »).
  • Le logo et la charte graphique : Couleurs, typographie, disposition identiques ou quasi identiques.

Appellation trompeuse

Les appellations d’origine contrôlée (AOC), appellations d’origine protégée (AOP) ou indications géographiques protégées (IGP) sont des signes distinctifs juridiquement protégés. Leur emploi abusif constitue une tromperie pour le consommateur et une infraction pouvant relever de la contrefaçon ou de la concurrence déloyale.

  • Exemple : Un vin provenant d’une autre région étiqueté “Champagne” ou “Saint-Émilion”.
  • Organismes défendant ces appellations : Le CIVC (Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne), l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité), etc.

Étiquetage et mentions illégales

L’usurpation peut également consister à ajouter sur l’étiquette des mentions “millésime”, “grand cru”, “bio” ou “vieilles vignes” sans justification réglementaire. Ces pratiques, même si elles ne visent pas spécifiquement une marque protégée, faussent la concurrence et induisent le consommateur en erreur.

Identifier la contrefaçon et constituer un dossier de preuves

Signes d’alerte

  • Prix anormalement bas : Un vin prétendument haut de gamme à un tarif dérisoire peut être suspect.
  • Canaux de distribution non officiels : Vente sur des sites internet douteux, marchés parallèles, petits détaillants inconnus.
  • Apparence de l’étiquette : Impressions floues, erreurs typographiques, collages approximatifs, informations légales manquantes (taux d’alcool, adresse d’embouteillage…).

Rassembler des preuves tangibles

Pour entamer une action, il est indispensable de collecter des éléments démontrant la contrefaçon :

  • Photographies du produit suspect : Les angles d’étiquette, les détails du bouchon, du numéro de lot, etc.
  • Factures ou bons de commande : Qui montre la provenance, le prix et l’acheteur.
  • Analyses de laboratoire : Dans certains cas, comparer la composition du vin suspect à celle du vin authentique peut aider à prouver la contrefaçon.

Conseil pratique : Conserver les échantillons physiques du produit en cause, scellés par huissier si possible, pour faciliter l’instruction et la preuve de la matérialité des faits.

Importance d’une veille proactive

  • Surveillance de marque : Souscrire à un service de veille auprès de l’INPI, de l’EUIPO ou d’organismes spécialisés, afin de repérer d’éventuelles imitations ou nouvelles demandes de marque trompeuses.
  • Contrôle du marché : Vérifier régulièrement les plateformes de e-commerce (françaises et étrangères), les sites d’enchères, les foires aux vins et marchés parallèles.

Actions et recours en cas d’usurpation ou de contrefaçon

Phase amiable : mise en demeure

La première étape consiste souvent à envoyer une lettre de mise en demeure au présumé contrefacteur, lui demandant de :

  1. Cesser immédiatement la commercialisation du produit litigieux.
  2. Retirer du marché tous les vins concernés.
  3. Détruire ou livrer les stocks restants.
  4. Payer des dommages-intérêts pour le préjudice subi (perte financière, atteinte à l’image, etc.).

Cette démarche peut suffire lorsque la contrefaçon résulte d’une négligence ou d’une ignorance, mais elle reste souvent insuffisante face à des pratiques organisées.

Procédures judiciaires

Si la phase amiable échoue ou si le dommage est trop important, on peut intenter une action devant les juridictions civiles ou pénales, selon la gravité des faits.

  • Action civile (Tribunal judiciaire) : Permet d’obtenir une indemnisation pour le préjudice subi, et d’ordonner la cessation des actes contrefaisants.
  • Action pénale : La contrefaçon constitue un délit (articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle), passible d’amendes et d’emprisonnement pour les auteurs.

Exemple : Si le contrefacteur est un réseau international, le juge peut ordonner la saisie et la destruction des marchandises, ainsi que la clôture de sites internet illicites.

Rôle des douanes

Les services douaniers peuvent intervenir pour bloquer l’importation ou l’exportation de produits contrefaits. Le règlement (UE) n°608/2013 prévoit que les titulaires de droits (marques, appellations, etc.) puissent demander aux douanes de surveiller et d’intercepter tout lot suspect.

  • Procédure : Déposer une demande d’intervention (AFA) auprès des douanes françaises et européennes.
  • Avantage : Permet d’éviter que les marchandises contrefaites ne circulent librement, et facilite l’établissement de preuves.

Études de cas, statistiques et exemple fictif

Étude de cas : Champagne contrefait en Asie

Le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (CIVC) a mené plusieurs opérations pour lutter contre les vins mousseux trompeusement étiquetés comme “Champagne” en Chine et dans d’autres pays d’Asie.

  • Contexte : Les contrefacteurs profitaient de la renommée internationale du nom “Champagne” pour vendre des vins bas de gamme.
  • Résultat : Grâce à la surveillance douanière et à des actions judiciaires, une partie des stocks a été saisie et détruite, et des sanctions financières ont été infligées aux fraudeurs.

Cette réussite illustre l’importance du travail conjoint des organismes interprofessionnels, des autorités publiques et des producteurs.

Statistiques EUIPO

Selon un rapport de l’EUIPO publié en 2025, la contrefaçon des vins et spiritueux représenterait environ 2,4 milliards d’euros de pertes annuelles au sein de l’Union européenne, dont une part significative pour les AOP françaises. Ce phénomène touche particulièrement les vins de prestige et à forte valeur ajoutée, mais pas uniquement.

Exemple fictif : Domaine Verger de la Lune

Le « Domaine Verger de la Lune » découvre qu’un importateur en Europe de l’Est vend un vin sous l’appellation “Moon Orchard Wines”, avec une étiquette quasi identique.

  1. Recherche de preuves : Collecte d’échantillons et de photos de l’étiquette contrefaisante.
  2. Mise en demeure : Lettre envoyée à l’importateur, exigeant la cessation immédiate et le retrait du marché.
  3. Action judiciaire : Après refus du fraudeur, le domaine poursuit l’importateur pour contrefaçon de marque et concurrence déloyale.
  4. Issue : Le tribunal ordonne la confiscation des bouteilles, le paiement de dommages-intérêts et la publication du jugement.

Conseils pratiques pour lutter contre la contrefaçon et protéger son vin

Protéger sa marque et sa notoriété en amont

  • Déposer sa marque : Avant tout lancement, enregistrer la marque au minimum en France (INPI), mais idéalement au niveau européen (EUIPO) ou via l’OMPI pour les pays ciblés.
  • Sensibiliser son réseau : Communiquer avec ses distributeurs officiels, importateurs, cavistes, etc. afin qu’ils signalent toute irrégularité constatée.

Renforcer la traçabilité et la sécurité

  • Etiquettes sophistiquées : Utiliser des dispositifs d’authentification (hologrammes, QR codes, encres UV…), rendant la copie plus difficile.
  • Codes de lot et bases de données : Associer chaque bouteille à un code unique consultable en ligne par le consommateur, pour vérifier l’origine.
  • Outils numériques : Certaines solutions blockchain offrent un suivi pointu du parcours de la bouteille, depuis le chai jusqu’au point de vente.

Mettre en place une veille commerciale et juridique

  • Surveillance du web : Rechercher régulièrement ses marques ou appellations sur les principales marketplaces et sites d’enchères en ligne.
  • Collaboration interprofessionnelle : Les syndicats et interprofessions (CIVC, Inter Rhône, BIVB, BNIC, etc.) jouent un rôle crucial dans la détection et la lutte contre la contrefaçon.
  • Procédure douanière proactive : Déposer des demandes d’intervention afin que les douanes ciblent les expéditions suspectes.

Conclusion

La contrefaçon de vin n’est pas seulement un enjeu économique, mais aussi un risque majeur pour l’image et la réputation d’un producteur ou d’une appellation. Alors que les fraudeurs perfectionnent leurs méthodes, il est vital pour chaque acteur du secteur viticole de connaître les mécanismes de protection offerts par la législation, de surveiller activement le marché et d’agir avec fermeté dès le moindre signe d’usurpation.

En anticipant les dépôts de marque, en sécurisant son étiquetage et en travaillant main dans la main avec les autorités et les organisations professionnelles, chaque domaine ou maison de négoce peut ainsi préserver l’authenticité et la valeur de son vin.

Pourquoi choisir le cabinet Dreyfus ?

  • Expertise reconnue : Notre équipe possède plus de 20 ans d’expérience dans la protection des marques et la lutte contre la contrefaçon, notamment dans le domaine viticole.
  • Réseau international : Nous collaborons avec des partenaires à travers le monde pour agir rapidement sur les marchés clés.
  • Stratégie sur mesure : Nous vous aidons à élaborer un plan de veille et de protection adapté à vos marchés, et gérons toutes les procédures (dépôts, oppositions, contentieux).

Le cabinet Dreyfus et Associés est en partenariat avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en Propriété Intellectuelle.

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Liens et ressources externes

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Les sandales Birkenstock : évaluation de leur mérite artistique pour la protection du droit d’auteur

La question de savoir si les sandales Birkenstock peuvent être qualifiées d’œuvres d’art appliqué et bénéficier de la protection du droit d’auteur est un sujet central en droit de la propriété intellectuelle. Le droit d’auteur protège les œuvres qui présentent un caractère original et créatif. Cependant, tous les objets ou designs ne sont pas éligibles à cette forme de protection. Cet article analyse si les sandales Birkenstock répondent aux critères nécessaires pour bénéficier de cette protection, en s’appuyant sur les principes du droit de la propriété intellectuelle et les précédents judiciaires récents.

 Les conclusions judiciaires concernant le mérite artistique des sandales Birkenstock

  L’arrêt de la Cour fédérale allemande

En février 2025, la Cour fédérale allemande (BGH) a rendu une décision selon laquelle les designs des sandales Birkenstock ne remplissent pas les critères nécessaires pour être considérés comme des œuvres d’art appliqué protégées par le droit d’auteur. La Cour a précisé que pour qu’un produit bénéficie de cette protection, il doit démontrer un degré suffisant de créativité et de choix personnels. Le design des sandales, qui privilégie avant tout la fonctionnalité et le confort, a été jugé insuffisamment créatif pour satisfaire à cette exigence.

Distinction entre art et design

La Cour a également clarifié la distinction entre les œuvres artistiques et les designs fonctionnels. Les œuvres artistiques sont créées principalement pour leur valeur esthétique, tandis que les designs fonctionnels, comme les sandales Birkenstock, sont destinés à un usage pratique. Le design minimaliste des sandales, mettant l’accent sur un soutien ergonomique, a ainsi été perçu comme favorisant des objectifs pratiques, plutôt que comme une expression artistique.

 Originalité et éligibilité à la protection du droit d’auteur

Critères d’originalité

L’originalité est un principe fondamental pour la protection par le droit d’auteur. Une œuvre doit être l’expression personnelle de son auteur, résultant de choix créatifs et libres. Dans le cas des sandales Birkenstock, bien que leur design puisse être jugé distinctif dans le cadre de ses avantages ergonomiques, il manque l’originalité artistique nécessaire pour être qualifié d’œuvre éligible à la protection par le droit d’auteur.

Implications pour la protection de la propriété intellectuelle

L’absence de protection par le droit d’auteur n’empêche cependant pas la protection des sandales Birkenstock. L’entreprise peut se tourner vers d’autres formes de protection, telles que les brevets de design ou les marques, qui permettent de protéger la forme visuelle des produits et leur identité de marque. Cependant, ces protections ne couvrent pas l’expression artistique du design, mais se concentrent davantage sur l’aspect fonctionnel ou l’aspect de marque du produit.

 Le design des sandales Birkenstock

 Design fonctionnel vs artistique

Les sandales Birkenstock sont célèbres pour leur design fonctionnel, qui met l’accent sur le confort et la praticité. Des éléments comme le soutien de la voûte plantaire et les sangles ajustables contribuent à leur popularité. Cependant, ces caractéristiques fonctionnelles ne semblent pas atteindre le seuil de créativité artistique nécessaire pour obtenir une protection par le droit d’auteur. Le design minimaliste, bien que distinctif, est plus axé sur la fonctionnalité que sur l’esthétique.

Expression artistique minimale

Le design des sandales Birkenstock, qui se compose principalement d’une semelle et de sangles simples, n’est pas marqué par une forte expression artistique. L’esthétique, bien qu’emblématique, privilégie des aspects ergonomiques et pratiques au détriment de l’ornementation ou de la créativité artistique souvent requises pour la protection par le droit d’auteur.

 Comparaison avec d’autres designs artistiques

Comparées à d’autres modèles de chaussures qui mettent l’accent sur l’esthétique ornementale (comme les créations de haute couture), les sandales Birkenstock apparaissent comme moins créatives d’un point de vue artistique. Leur design minimaliste, bien qu’utile et apprécié, ne reflète pas le niveau de créativité artistique qui caractérise des œuvres d’art appliqué protégées par le droit d’auteur.

  Conclusion

En conclusion, les sandales Birkenstock ne remplissent pas les critères nécessaires pour bénéficier de la protection par le droit d’auteur. Bien qu’elles soient uniques et largement reconnues pour leur confort et leur fonctionnalité, leur design est davantage fonctionnel que créatif. Par conséquent, ces sandales ne répondent pas aux exigences artistiques requises pour être considérées comme des œuvres artistiques protégées par le droit d’auteur. Cette analyse met en évidence l’importance de distinguer les différentes formes de protection en propriété intellectuelle et les critères spécifiques à chaque forme de protection.

Le cabinet Dreyfus et Associés accompagne ses clients dans l’évaluation de l’éligibilité de leurs créations à la protection par le droit d’auteur et autres formes de propriété intellectuelle. Nous mettons à votre disposition notre expertise pour vous aider à naviguer dans les complexités juridiques et protéger vos droits.

Le cabinet Dreyfus et Associés est en partenariat avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en Propriété Intellectuelle.

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FAQ

1. Quelle est la différence entre le droit d’auteur et la protection des designs ?

Le droit d’auteur protège les œuvres originales de l’esprit, notamment les créations artistiques et littéraires, tandis que la protection des designs protège les aspects visuels des objets fonctionnels.

2. Un objet fonctionnel comme une sandale peut-il être considéré comme une œuvre d'art ?

Cela dépend du design de l’objet. Si le design incorpore des éléments artistiques significatifs au-delà de la fonctionnalité, il peut être considéré comme une œuvre d'art.

3. Comment l'originalité affecte-t-elle l’éligibilité à la protection par le droit d'auteur ?

L'originalité exige que l'œuvre soit la création de l’auteur, avec une certaine créativité personnelle. Sans originalité, une œuvre ne peut être protégée par le droit d’auteur.

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L’annulation de l’interdiction des expressions « steaks de soja » et « saucisses végétales »

Le 28 janvier 2025, par deux décisions majeures (n° 465835 et n° 492839), le Conseil d’État a annulé les décrets n° 2022-947 et n° 2024-144 interdisant l’usage des expressions « steaks de soja » et « saucisses végétales ». Cette décision s’aligne sur la position de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui avait précédemment abordé cette question (arrêt du 4 octobre 2024, affaire C‑438/23). Ce jugement a des répercussions importantes pour l’industrie alimentaire, notamment en ce qui concerne l’étiquetage des produits végétaux. Il marque également un tournant dans le débat juridique sur l’utilisation de terminologies traditionnelles dans le secteur alimentaire face à la montée des alternatives végétales. Dreyfus vous accompagne pour expliquer la portée de ces décisions.

Contexte de l’affaire

Le cadre juridique de l’interdiction

L’interdiction des termes « steaks de soja » et « saucisses végétales » avait été imposée par le gouvernement français en raison de préoccupations concernant la possibilité que ces expressions induisent en erreur les consommateurs, en leur faisant croire que les produits étaient à base de viande. Cependant, des entreprises du secteur végétal ont contesté ces décrets, estimant qu’ils constituaient une restriction injustifiée de leur liberté de commercialisation. La question de savoir si cette interdiction respectait les principes européens en matière de concurrence et de liberté de marché a été soulevée, et c’est ainsi que le Conseil d’État a pris la décision de revenir sur cette mesure.

Le rôle du droit européen

La décision du Conseil d’État intervient après un arrêt important rendu par la CJUE le 4 octobre 2024 (affaire C‑438/23). La Cour avait jugé que de telles interdictions pouvaient enfreindre la liberté commerciale des entreprises, tant que les produits étaient clairement étiquetés comme étant d’origine végétale et non animale. Cette position a été cruciale dans l’évaluation par le Conseil d’État, qui a considéré que les décrets français ne respectaient pas les principes de liberté de circulation des marchandises et de marketing définis par l’Union européenne.

Raisonnement juridique derrière l’annulation

L’impact de l’arrêt de la CJUE

Le Conseil d’État, dans ses décisions du 28 janvier 2025, a suivi la logique de la CJUE en concluant que la réglementation française interdisant les termes comme « steaks de soja » et « saucisses végétales » était excessive. Le Conseil d’État a souligné qu’une telle interdiction était trop restrictive, d’autant plus que ces termes pouvaient être utilisés à condition qu’il y ait une mention claire précisant que les produits étaient végétaux. Cette décision vise à assurer une plus grande liberté pour les producteurs tout en préservant la transparence nécessaire pour les consommateurs.

Protection des consommateurs contre liberté des entreprises

Le Conseil d’État a estimé qu’il était possible de concilier la protection des consommateurs et la liberté commerciale des entreprises. Il a affirmé que l’usage de termes tels que « steaks » ou « saucisses » ne créait pas de confusion pour les consommateurs, à condition que l’étiquetage précise clairement que ces produits sont d’origine végétale. Cette solution permet d’éviter une réglementation trop rigide, qui pourrait nuire au développement du marché des produits végétaux tout en protégeant les consommateurs contre les abus.

Implications pour l’industrie alimentaire végétale

Plus de flexibilité pour les producteurs

L’annulation de l’interdiction ouvre de nouvelles perspectives pour les producteurs de produits végétaux. Ceux-ci peuvent désormais utiliser des termes comme « steaks de soja » et « saucisses végétales » dans leurs communications marketing sans crainte de sanctions. Cela leur permet de mieux répondre à la demande croissante de produits à base de plantes, qui est en plein essor en France et en Europe. Cette décision permet ainsi une plus grande liberté pour les producteurs tout en garantissant une information claire et non trompeuse pour les consommateurs.

Impact sur le comportement des consommateurs

Cette décision a également des implications directes sur les comportements des consommateurs. Elle garantit une meilleure lisibilité des produits végétaux sur le marché et facilite la transition vers des alternatives végétales en réduisant la confusion sur leur nature. Les consommateurs peuvent ainsi faire des choix éclairés tout en étant assurés de l’origine végétale des produits, ce qui est essentiel pour ceux qui optent pour des régimes végétariens ou véganes.

Conclusion

L’annulation des décrets interdisant les expressions « steaks de soja » et « saucisses végétales » par le Conseil d’État constitue une victoire pour l’industrie alimentaire végétale. En s’alignant sur la position de la CJUE, cette décision permet aux producteurs de mieux communiquer sur leurs produits tout en préservant la transparence pour les consommateurs. Elle souligne également l’importance de trouver un équilibre entre protection du consommateur, innovation des entreprises et respect des principes européens de liberté de marché.

Le cabinet Dreyfus et Associés accompagne les entreprises du secteur alimentaire en offrant des conseils spécialisés en propriété intellectuelle et en réglementation, afin de garantir leur conformité avec les législations nationales et européennes.

Nous collaborons avec un réseau mondial d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle.

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FAQ

1. Pourquoi la France a-t-elle imposé une interdiction sur les termes « steaks de soja » et « saucisses végétales » ?

La France a imposé cette interdiction pour éviter toute confusion chez les consommateurs, estimant que ces termes pouvaient les induire en erreur en leur faisant croire que ces produits étaient à base de viande.

2. Quel est l'impact de l'arrêt de la CJUE sur l'étiquetage alimentaire en Europe ?

L'arrêt de la CJUE a souligné que les produits végétaux peuvent utiliser des termes alimentaires traditionnels, à condition que l'étiquetage indique clairement qu'il s'agit de produits à base de plantes, favorisant ainsi la liberté de marketing tout en protégeant les consommateurs.

3. Quel était le raisonnement juridique derrière la décision du Conseil d'État ?

La décision du Conseil d'État repose sur les principes européens de libre marché et de libre circulation des biens, ainsi que sur l'arrêt de la CJUE, qui autorise l’utilisation de termes alimentaires traditionnels pour les produits végétaux, sous réserve d’une mention claire de leur origine.

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